Product Design : l’accélérateur d’innovations

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Comment réussir un Product Design Sprint dans une grande entreprise ?

Par Stephen Demange, Directeur Conseil SQLI Bordeaux

Le Product Design Sprint est LA méthode de Design Thinking dont tout le monde parle en 2017. Au-delà du buzz, cette méthode est vraiment en train de faire ses preuves pour accélérer le processus d’innovation dans les entreprises.

Pourtant, l’organisation d’un Design Sprint dans une grande entreprise est loin d’être aisée.

Voici les problèmes les plus courants et leurs solutions.

  1. Définir un objectif clair et circonscrit à un problème précis

Pour des équipes qui n’ont jamais expérimenté les méthodes centrées utilisateurs ou le design thinking, l’objectif d’un sprint peut sembler difficile à fixer. Un syndrome fréquent : avoir un objectif trop généraliste ou mal défini. Par trop généraliste, j’entends un objectif trop vague ou trop ambitieux qui est incompatible avec la capacité de production d’un sprint. Par exemple, il sera difficile de re-designer entièrement une application complexe en 5 jours. Pour cela il faudra probablement plusieurs sprints et le premier pourra avoir comme objectif de proposer une nouvelle expérience sur un parcours clé. Mais pas seulement. Cette nouvelle expérience ne peut être une fin en soi, il faut qu’elle amène une solution efficace à un vrai problème utilisateur. Là est la clé de la création de valeur.

2.Réunir une équipe complémentaire et disponible
Probablement le plus difficile de tous les challenges avec deux problèmes sous-jacents :

– le casting des participants, où il faut éviter d’avoir trop de monde (idéalement 6), des personnes pas assez complémentaires ou de devoir inviter des personnes pour des raisons de politiques internes indépendamment de leur utilité au sprint.

– la disponibilité des participants : avoir des personnes peu disponibles réunies en même temps pendant plusieurs jours d’affilée est un challenge particulièrement épineux dans une grande entreprise. La meilleure solution est d’anticiper, mais aussi que le Sprint ait un sponsor interne plutôt haut placé dans l’organigramme. Entre autres rôles, la volonté du sponsor d’organiser un sprint réduira les velléités d’annulation de dernière minute des participants. On peut également aménager la durée des journées du sprint de manière à dégager du temps avant ou après.

3.Désinhiber les participants sur leur créativité

« je n’ai pas d’idées » ou « je ne suis pas créatif » figurent parmi les craintes les plus fréquentes des participants. Sur ce point, il faut démystifier la créativité en tant qu’activité. Non, la créativité n’est pas réservée aux génies. Le challenge réside dans la capacité à proposer une solution simple et efficace à un problème utilisateur/client. Dans un sprint la créativité fonctionne davantage sur un principe de remixage que de création ex-nihilo. Différentes techniques ou approches peuvent être suggérées par le sprint master :

– l’association : combiner 2 ou 3 solutions ensemble
– l’inversion : renverser le problème
– la substitution : remplacer un élément par un autre
– la suppression : éliminer un élément inutile ou polluant. Très souvent utilisé dans un travail d’optimisation UX
– l’augmentation : rendre prépondérant un élément par rapport au reste
– l’analogie ou l’adaptation : transposer une solution issue d’un univers ou d’un secteur totalement différent

4.Dessiner c’est gagner

Lors d’un sprint, on brainstorme, on discute, on écrit des idées sur des post-it qu’on colle, décolle et regroupe … Mais surtout on dessine : les petits dessins comme support créatifs sont une des clés du sprint. Tout le monde connaît le proverbe « un dessin vaut mieux qu’un grand discours ». C’est totalement vrai dans un sprint où on doit matérialiser le plus rapidement possible un concept par sa représentation physique sous forme de storyboard et d’écrans. Et là ça peut faire peur : « je ne sais pas dessiner », « je ne sais pas comment exprimer mes idées en dessin », « mes dessins sont horribles, on y comprend rien »…. Le rôle du facilitateur (ou sprint master) est déterminant pour désamorcer le problème : le sprint n’est pas du tout un concours de dessin. Il ne s’agit pas de faire du beau ou du fidèle mais d’exprimer sa pensée concrètement sur un dessin. Même s’il est moche, voire très moche. Il suffit que le dessin soit explicite pour que le concept s’exprime naturellement, ce que les anglo saxons appellent « self explanatory ».

Comment réussir un Product Design Sprint dans une grande entreprise ?

 

Par Stephen Demange, Directeur Conseil SQLI Bordeaux

 

Le Product Design Sprint est LA méthode de Design Thinking dont tout le monde parle en 2017. Au-delà du buzz, cette méthode est vraiment en train de faire ses preuves pour accélérer le processus d’innovation dans les entreprises.

Pourtant, l’organisation d’un Design Sprint dans une grande entreprise est loin d’être aisée.

Voici les problèmes les plus courants et leurs solutions.

 

  1. Définir un objectif clair et circonscrit à un problème précis

Pour des équipes qui n’ont jamais expérimenté les méthodes centrées utilisateurs ou le design thinking, l’objectif d’un sprint peut sembler difficile à fixer. Un syndrome fréquent : avoir un objectif trop généraliste ou mal défini. Par trop généraliste, j’entends un objectif trop vague ou trop ambitieux qui est incompatible avec la capacité de production d’un sprint. Par exemple, il sera difficile de re-designer entièrement une application complexe en 5 jours. Pour cela il faudra probablement plusieurs sprints et le premier pourra avoir comme objectif de proposer une nouvelle expérience sur un parcours clé. Mais pas seulement. Cette nouvelle expérience ne peut être une fin en soi, il faut qu’elle amène une solution efficace à un vrai problème utilisateur. Là est la clé de la création de valeur.

 

  1. Réunir une équipe complémentaire et disponible
    Probablement le plus difficile de tous les challenges avec deux problèmes sous-jacents :

– le casting des participants, où il faut éviter d’avoir trop de monde (idéalement 6), des personnes pas assez complémentaires ou de devoir inviter des personnes pour des raisons de politiques internes indépendamment de leur utilité au sprint.

– la disponibilité des participants : avoir des personnes peu disponibles réunies en même temps pendant plusieurs jours d’affilée est un challenge particulièrement épineux dans une grande entreprise. La meilleure solution est d’anticiper, mais aussi que le Sprint ait un sponsor interne plutôt haut placé dans l’organigramme. Entre autres rôles, la volonté du sponsor d’organiser un sprint réduira les velléités d’annulation de dernière minute des participants. On peut également aménager la durée des journées du sprint de manière à dégager du temps avant ou après.

 

 

  1. Désinhiber les participants sur leur créativité

« je n’ai pas d’idées » ou « je ne suis pas créatif » figurent parmi les craintes les plus fréquentes des participants. Sur ce point, il faut démystifier la créativité en tant qu’activité. Non, la créativité n’est pas réservée aux génies. Le challenge réside dans la capacité à proposer une solution simple et efficace à un problème utilisateur/client. Dans un sprint la créativité fonctionne davantage sur un principe de remixage que de création ex-nihilo. Différentes techniques ou approches peuvent être suggérées par le sprint master :

– l’association : combiner 2 ou 3 solutions ensemble

– l’inversion : renverser le problème

– la substitution : remplacer un élément par un autre

– la suppression : éliminer un élément inutile ou polluant. Très souvent utilisé dans un travail d’optimisation UX

– l’augmentation : rendre prépondérant un élément par rapport au reste

– l’analogie ou l’adaptation : transposer une solution issue d’un univers ou d’un secteur totalement différent

 

  1. Dessiner c’est gagner

Lors d’un sprint, on brainstorme, on discute, on écrit des idées sur des post-it qu’on colle, décolle et regroupe … Mais surtout on dessine : les petits dessins comme support créatifs sont une des clés du sprint. Tout le monde connaît le proverbe « un dessin vaut mieux qu’un grand discours ». C’est totalement vrai dans un sprint où on doit matérialiser le plus rapidement possible un concept par sa représentation physique sous forme de storyboard et d’écrans. Et là ça peut faire peur : « je ne sais pas dessiner », « je ne sais pas comment exprimer mes idées en dessin », « mes dessins sont horribles, on y comprend rien »…. Le rôle du facilitateur (ou sprint master) est déterminant pour désamorcer le problème : le sprint n’est pas du tout un concours de dessin. Il ne s’agit pas de faire du beau ou du fidèle mais d’exprimer sa pensée concrètement sur un dessin. Même s’il est moche, voire très moche. Il suffit que le dessin soit explicite pour que le concept s’exprime naturellement, ce que les anglo saxons appellent « self explanatory ».

Autre point important : le dessin n’est pas une fin en soit, il s’agit d’un livrable intermédiaire destiné à prendre une décision. Si le concept qu’il exprime est retenu, il sera mis au propre par un designer lors de la phase de prototypage.

 

 

  1. Assembler un prototype suffisamment réaliste
    Le réalisme et l’interactivité du prototype est une condition de succès du test utilisateur donc du sprint. Il doit apporter une réponse aux questions que le Sprint adresse et une validation des solutions. Et l’utilisateur doit pouvoir se projeter aisément dans l’expérience sans faire d’effort d’imagination, sinon la valeur du test peut être remise en question. Pour réussir un bon prototype, il faut 2 conditions :

1 – concevoir et formaliser un parcours détaillé en mode « sketching » dessiné. Sur ce volet, il faut mettre à contribution l’équipe du sprint pour répartir les tâches : dessiner les écrans détaillés, écrire le contenu rédactionnel, chercher les contenus visuels, …

2 – transposer ce parcours sur une interface « propre » via un logiciel de prototypage simple, comme Marvel ou Sketch ou même Keynote. Le plus important : introduire du contenu suffisamment réaliste (surtout pas de latin) et bien simuler les principales interactions sur le parcours que l’on veut tester. Il n’y a pas de secret : il faut avoir un designer UX professionnel pour assembler un prototype de qualité rapidement.

 

 

  1. Mener un test utilisateur de manière professionnelle

Le test est l’aboutissement du Sprint et le moment de vérité. Pour le réussir, il est impératif d’en confier l’organisation et le déroulement à un consultant spécialisé dans la recherche utilisateur. L’enjeu est de ne pas biaiser les retours des personnes qui testent en adoptant une attitude neutre, empathique mais aussi perspicace pour faire verbaliser les émotions et interpréter correctement les comportements. Dans une grande entreprise une difficulté supplémentaire concerne le recrutement de participants internes qui peut vraiment s’allonger : valider les population cibles, avoir un fichier de contact propre et complet, relancer et planifier les sessions … Là encore le mieux est de se reposer sur l’expérience du consultant.

Pour conclure, l’organisation d’un Product Design Sprint en entreprise n’a en fait rien d’insurmontable dès lors que le management est impliqué. Avoir un bon sujet, un facilitateur et un designer professionnel, une équipe disponible et complémentaire animée par la curiosité d’apprendre, le plaisir créatif et surtout la soif d’innovation au service du client. Voilà les clés d’un sprint réussi dans une grande entreprise.