Comment passer d’un business model centré sur le produit à un business model centré sur le client ?Selon la 17ème édition de l’étude internationale de KPMG sur le secteur automobile· 8 dirigeants du secteur sur 10 estiment que leur business model va changer d’ici 5 ans.· Les dirigeants de l’industrie automobile et les consommateurs considèrent que le digital est désormais la priorité numéro 1 du secteur pour 2025.
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Les grandes tendances de l’industrie automobile bouleverséesParmi les enjeux de l’industrie automobile, les enjeux liés au véhicule connecté et à la digitalisation prennent pour la première fois la tête du classement des priorités futures identifiées pour le secteur (10ème en 2015). Pour 4 dirigeants sur 10, le big data et les données utilisateurs occupent une place désormais considérable dans leur industrie. En France, 65 % des dirigeants considèrent l’enjeu du big data comme extrêmement important pour le secteur automobile. Les nouveaux systèmes électriques se distinguent largement dans le classement 2016 : les véhicules hybrides arrivent en 2ème position (49,5 %) et les véhicules 100 % batterie passent quant à eux de la 9ème à la 3ème place (46,5 %). Malgré les difficultés actuelles, le développement dans les marchés en croissance reste important (4ème position). Après la Chine, des pays comme la Thaïlande (48 %), l’Afrique du Sud (46 %), l’Indonésie (43 %) et la Turquie (40 %) font figure de nouvelles terres de conquête pour les dirigeants de l’industrie automobile. Vers un nouveau business model : la transformation de la relation client à l’ère du big dataLes constructeurs traditionnels font aujourd’hui face à la concurrence accrue des entreprises technologiques pour la maîtrise de la relation client. Pour répondre aux futurs besoins des clients dans un monde de plus en plus digitalisé, le business model des industries automobiles traditionnelles doit évoluer d’un modèle centré sur le produit vers un modèle désormais centré sur le client. Pour 20 % des dirigeants, la plupart issus des marchés émergents, il est même probable que les grands constructeurs d’aujourd’hui deviendront les sous-traitants de géants comme Google ou Apple d’ici à 2025. Pour renforcer leur valeur ajoutée, les constructeurs devront développer les services qui permettent de conserver la relation client. Seuls 33 % des dirigeants interrogés pensent que les constructeurs sauront conserver cette relation client, contre 75 % en 2015. La perception de la capacité des entreprises technologiques à changer la donne progresse de 18 points. Toutefois, l’enjeu diffère selon le type de constructeur automobile :
Un nouveau paradigme environnementalDans la pratique, l’utilisation de véhicules hybrides ou 100 % électriques ne constitue pas une priorité en soi pour le consommateur, tandis que l’industrie y investit largement, dans un souci de répondre aux exigences législatives qui se multiplient. En France, 70 % des dirigeants considèrent les investissements dans les véhicules hybrides comme une priorité. « L’industrie automobile vit un changement en profondeur. On peut même parler d’un « compte à rebours » qui s’enclenche » estime Laurent des Places, Associé KPMG responsable du secteur automobile en France. « Cette année, nous remarquons une montée en puissance de tendances que nous observons graduellement depuis quelques années. Mais l’évolution des technologies toujours plus rapide, et la place toujours plus importante que prend la législation environnementale – ce que nous avons fortement ressenti en fin d’année 2015 dans le contexte de la COP 21 – a bousculé cette donne. Nous devons maintenant voir si cette rupture va effectivement se concrétiser sur le long terme ».
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