Innover ou disparaître

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« Innover ou disparaître »

Disruption de l’économie par les GAFA et les licornes, prolifération des nouvelles technologies, les grandes entreprises n’ont d’autres choix que de se réinventer et d’engager une transformation profonde de leur organisation.

Pourquoi faut-il adopter l’esprit start-up ? Ou encore pourquoi créer un Lab dans l’entreprise pour tester des projets innovants ?


Réponses avec Olivier Laborde, Natixis Assurances et auteur de l’ouvrage « Innover ou Disparaître » chez Dunod.


Olivier Laborde
sera présent
sur Imedia BRAND Summit Biarritz les 13 et 14 juin prochains.

 

« Une culture de l’innovation ne peut se construire que par l’exemplarité quotidienne du top management qui démontre que c’est possible, qui accepte le tâtonnement, le doute et les essais infructueux sans les sanctionner… »
Olivier Laborde

My Digital Week : Disparaître en continuant de faire comme avant ou renaître en innovant ; dans quel contexte avez-vous écrit ce livre ?

Olivier Laborde : Ce livre est un appel à une prise de conscience des entreprises au changement. Dans l’univers professionnel hyper standardisé dans lequel nous vivons, innover n’est pas une approche évidente. Pourtant, les grandes entreprises n’ont pas d’autres choix que de se réinventer et d’engager une transformation profonde de leur organisation.

My Digital Week : Pourquoi les grandes entreprises doivent-elles se réinventer ?

Olivier Laborde : En 2020, 85 % des interactions seront effectuées sans intervention humaine, le magasin va s’étendre vers de nouveaux canaux avec la réalité augmentée, sans compter le déferlement de l’IOT et l’émergence de nouveaux acteurs… La démarche créative permet aux entreprises d’être plus réactives pour s’adapter au changement, se l’approprier et se différencier.

My Digital Week : Quels en sont les enjeux ?

Olivier Laborde : Toutes ces innovations vont générer encore plus de data. L’enjeu pour les entreprises est d’absorber toute cette volumétrie, de qualifier les données et de voir ensuite comment en faire un levier pour appréhender ce nouveau monde.  

My Digital Week : Comment les grandes entreprises peuvent-elles innover aujourd’hui ?

Olivier Laborde : L’innovation est la condition sine qua non du développement des entreprises, de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. Pour certaines, c’est même une condition de survie. Mais de nombreux dirigeants d’entreprises, s’ils sont convaincus des enjeux, ont du mal à passer à la pratique. Pourtant, comme pour un plan stratégique, l’exécution est clé.

My Digital Week : L’innovation est-elle la chasse gardée de la R&D ?

Olivier Laborde : non. Il est nécessaire que l’innovation soit une préoccupation partagée par l’ensemble de l’organisation. Une culture de l’innovation ne peut se construire que par l’exemplarité quotidienne d’un top management qui démontre que c’est possible, qui accepte le tâtonnement, le doute et les essais infructueux sans les sanctionner, qui défend le fait que l’innovation soit un chemin plus qu’une destination.

My Digital Week : Dans cet ordre d’idée, quelles sont selon vous les stratégies qui fonctionnent ?

Olivier Laborde : Quatre piliers d’une méthode baptisée LISH pour Lab – Idéation – Start-up et Humain sont nécessaires pour innover.

. Le Lab est le bras armé de l’innovation. C’est une protection contre le fonctionnement standardisé qui a tendance à tuer toute idée originale. Il permet d’oser et d’expérimenter de nouvelles choses, tout en favorisant les pratiques entrepreneuriales.

. L’Idéation est le processus d’émergence d’une idée. Elle est essentielle lorsqu’il s’agit d’innover. L’idéation fait appel à un écosystème extérieur avec les communautés, les start-up, les écoles, les pôles de compétitivité, … et intérieur avec les collaborateurs.

. Start-up : plutôt que d’en avoir peur, il vaut mieux s’en inspirer et s’approprier leurs méthodes de lean start-up, de test and learn, … L’idée est de faire des tests à petite échelle, de tester des solutions et des nouveaux modes de fonctionnement pour apprendre et ainsi pouvoir agir et optimiser ses activités en fonction des résultats obtenus. En mode start-up, l’entreprise teste des produits imparfaits pour recueillir les retours des clients et itérer rapidement sa stratégie.

. Humain : parce qu’il faut embarquer toute l’entreprise dans la dimension numérique.

Il ne suffit pas de créer des open space et d’aplatir la hiérarchie pour fonctionner comme une start-up ; l’approche ne se limite pas au matériel. Il faut enclencher une véritable transformation culturelle, autonomiser et responsabiliser les collaborateurs, supprimer le micro management et favoriser l’émergence de communautés autonomes. Le résultat est sans appel : s’il n’y a plus d’humain, la relation à la marque et celle à l’employeur mourront.

My Digital Week : Comment définiriez-vous l’entreprise de demain ?

Olivier Laborde : sans aucun doute : l’entreprise de demain sera connectée, intelligente, agile et sociale.

Propos recueillis par Annie Abela Lichtner – Journaliste

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